Elle m'a dit quelque chose comme " oh ben au fond les psys c'est comme les curés, c'est encore une histoire de confession." Et puis tout le monde a ri, et moi aussi, de bon coeur. Oui de bon coeur parce que somme toute, c'est assez vrai et même envahissant. Comme ça, au détour d'une conversation qui concernait justement l'aide aux victimes de violences psychologiques, nous en étions venus à parler des psys, de leur positionnement, de ce qui ne cesse d'être un problème, un problème infantile, fondamental, originel. Deleuze avec son sens inégalable de la petite phrase en avait déjà esquissé les contours, Foucault sur la question de "l'aveu" en avait fait un pan entier de l'un de ses principaux livres. Oui, il y a bien quelque chose qui tourne autour de la faute, de la culpabilité, de l'aveu de soi-même. Au centre de consultation, en libéral, à l'hôpital et à vrai dire là encore dans les conversations, il s'agit toujours de ce petit quelque chose qui place l'autre dans un curieux dispositif de retour sur soi, comme si au fond, la question du péché n'en avait jamais fini avec nous, ou plutôt le contraire. On comprend en ce sens, pourquoi il est si difficile de se faire aider et d'enfiler ce costume de "victime", même et surtout quand c'est de la plus haute importante clinique, thérapeutique. Car la question au fond d'une victime comme d'une personne en parfaite santé, c'est quand même bien toujours de savoir comment ne pas y revenir, ne plus lui revenir et d'échapper même un très court instant à cette instance du jugement dans laquelle se perd hélas une psychologie en effet parfois difficile à distinguer d'une pratique du repentir.
Laurence Olivier dans Richard III en 1955.